L’idée d’un « culte de la minceur » est apparu après la seconde guerre mondiale. En effet, après des rationnements contrôlés, l’économie reprend, et les femmes reprennent du poids. Les années 60 et la mode Twiggy ont lancé l’extrême minceur. Pour les masculins, ce concept est plus tardif, et les critères féminins envahissent la masculinité : selon ceux-ci, un homme se doit d’être beau ET mince pour plaire. Ce qui n’est évidemment pas le cas !
Michel Houellebecq explique par ailleurs qu’il existe, aujourd’hui, deux formes de richesse: la richesse matérielle et celle de l’apparence, qui facilitent l’ascension sociale, les rapports sociaux… être mince, cela signifie forcément être plus attractif, et donc attirer le monde le soi. Quelle erreur de croire ces inepties !
Au XVIIIème siècle, le gras montrait qu’on avait largement de quoi se nourrir et servait aussi de protection contre la tuberculose.Synonyme de richesse, avoir des formes et des rondeurs n’étaient pas péjoratifs, bien au contraire !
L’avancement du temps et notre évolution a fait de la consommation d’aliments riches en calories, surtout pour les femmes, un synonyme de péché. L’excès de poids fut assimilé à un manque de maîtrise de soi, un manque de contrôle qui est une sorte de punition de la société contre la femme.
Avec l’obsession de la minceur sont apparus les désordres alimentaires comme la boulimie et l’anorexie, difficiles à combattre, ils sont la conséquence de la pression sociale et sociétal.
Notre siècle d’innovations technologiques a aussi vu arriver les articles en ligne prônant la minceur comme un mode de vie, et culpabilise indirectement les femmes avec des formes, des articles tels que « votre poids parfait selon votre taille » ou encore « comment garder la ligne après la ménopause » culpabilise les femmes de se faire plaisir, d’autant que le poids, loin d’être un problème, n’est pas contrôlable pour certain(e)s qui ont des maladies et ont du mal à perdre du poids : alors on culpabilise, on se sent mal, et le cercle vicieux est enclenché.
Évidemment, être mince n’est pas synonyme de bonheur, d’inclusion sociale, de réussite et de contrôle de soi, même si la société et l’heure de gloire des réseaux sociaux tentent de vous le faire croire ! Ainsi, tous autant que nous sommes, il est de notre devoir de promouvoir et d’aimer tous les corps, toutes les formes de corps et de bannir les injures concernant les formes ou les kilos de trop qui ne sont PAS un problème !
Le phénomène de la maigreur voire de l’extrême maigreur s’est répandu fortement chez les adolescentes ces dernières années, et a provoqué de nombreux TCA chez celles-ci. Il est nécessaire et essentiel d’en parler, tu n’es pas seul(e) et ce n’est qu’une passe qui prendra fin avec beaucoup de travail, mais un travail nécessaire.
Prenez soin de vous et ne laissez jamais personne vous rabaisser à cause de vos poids ou la forme de vos corps, jamais !
Lou-Ann Abellan.